
La Chaire UNESCO Bernard Maris
Pour faire vivre la pensée de Bernard Maris, nourrir le pluralisme des idées en économie, pratiquer l’interdisciplinarité.
Activités scientifiques de la Chaire
La chaire internationaled’économistes citoyen.·ne.·s portée par Sciences Po Toulouse, a pour but de promouvoir une économie pluraliste et contextualisée au service du vivant.
Économiste, auteur, essayiste et journaliste bien connu, Bernard Maris a été lâchement assassiné lors de l’attentat contre Charlie l’Hebdo le 7 janvier 2015. Élève au lycée Pierre-de-Fermat puis diplômé de Sciences Po Toulouse en 1968, Bernard Maris obtient un doctorat en sciences économiques à l'Université Toulouse 1 en 1975 et y est recruté comme maître de conférences en 1984. Il devient professeur des universités à Sciences Po Toulouse en 1994. Il était connu internationalement pour ses critiques vis-à-vis d’une économie mathématique trop éloignée des autres sciences humaines et sociales et des préoccupations des citoyens. Ses ouvrages, ses chroniques à la radio et ses articles satiriques dans Charlie Hebdo (Oncle Bernard), ont marqué des générations de citoyens et d’étudiants.
En hommage à cet espritlibre et engagé, la Chaire Bernard Maris propose une approchesocio-économique des mutations sociétales face aux crises, ruptures et transitions, dans leurs dimensions aussi bien géo-politiques quesanitaires, climatiques, environnementales, technologiques ou encore organisationnelles.
L’équipe de la chaire estconstituée d’une quinzaine de chercheur.e.s et enseignants-chercheurs en sciences sociales (économie institutionnaliste, géographique, de l’innovation, juriste et gestionnaires) et de deux titulaires.
Ron Boschma, Professeur d’économie géographique à l’Université d’Utrecht, et Prix Vautrin-Lud 2024,est le titulaire de la chaire depuis 2018. En accord avec ses préoccupations, la Chaire a accueilli les les meilleurs spécialistes des sciences humaines et sociales et développé des travaux sur les ressorts du développement régional.
A partir de septembre 2025, la Chaire comptera deuxco-titulaires, La professeur Rajeswari Raina, de la Shiv Nadar University rejoindra Ron Boshma. Avec elle et en accord avec les priorités de l’UNESCO, la Chaire élargit son domaine d’expertise aux problématiques d’inclusivité sociale et de justice écologique, notamment dans les Suds.
L’équipe de la Chaire est en cours de développementd’un programme de travail ambitieux pour le quadriennal 2025-2029. Sur le plan théorique, le collectif travaille à la rédaction d’un article de positionnement sur le changement institutionnel, ses ressorts et son rôle dans les transitions sociétales. De manière complémentaire, 4 thématiques empiriques seront investiguées en partenariat avec les acteurs publics régionaux et départementaux et la société civile : i) innovations vertes et autonomie territoriale, ii) transitions agroécologiques ; iii) gouvernance des ressources et dynamiques des communs ; iv) monnaie et finance vertes.
Appui aux acteurs et à la formation
En accord avec la philosophie de l’UNESCO qui privilégie le dialogue, la solidarité intellectuelle et la compréhension mutuelle, les recherches participatives impliquant les parties prenantes dès la formulation des problèmes et favorisant la co-production de connaissances, de règles et desolutions seront encouragées.
Des temps forts semestrielsen phase avec les priorités de l’UNESCO
Le regroupement des évènements de la chaire en deux temps forts annuels (une semaine en novembre et une en mars), avec croisement des publics (chercheurs, étudiants, acteurs économiques et publiques) renforce la visibilité de la chaire et son impact. La cohérence avec le programme des années des Nations Unis sera également recherchée. Ainsi, en 2025, nous explorerons les liens entre technologies, économie circulaire et coopération et, en 2026, un évènement « agroécologie et pastoralisme » sera organisé.
Ateliers et méthodologie deco-conception d’activités productives durablesUne journée parsemaine « Chaire » sera consacrée à des ateliers de co-conceptionréunissant chercheurs, acteurs publics, économiques et de la société civile, co-définis avec l’aide d’une médiatrice. Ces ateliers viseront à créer dulien, définir un plan de travail commun, et tester différentes formules de co-création. Les avancées seront présentées à chaque semaine de la chaire. Aufil du quadriennal, ils permettront de créer une boîte à outils adaptable et diffusable à d'autres régions, en France et à l'international.
Diffusion et enseignement dessciences économiques
Les différents évènements organisés par la chaire sont l’occasion de produire des ressources et des matériaux pédagogiques mis à disposition en ligne (Chaîne Youtube et site de la Chaire). La chaire prolongera par ailleurs son appui à l’activité réflexive des enseignants d’économie des lycées (partenariat avec l’APSES), l’étendra aux lycées agricoles (via l’ENSFEA) et l’ouvrira à des établissements des Suds. Sont visés des stages de formation, des journées d’étude, des conférences et des résidences d’écriture sur la didactique de l’économie politique et l’éducation à la transition écologique.
Bernard Maris, critique de l’économie dominante
Né à Toulouse en 1946, Bernard Maris a été l’un des protagonistes de la vie intellectuelle française de la fin du XXe et du début du XXIe siècle. Économiste reconnu, universitaire, écrivain, essayiste, journaliste, il a été assassiné à Paris le 7 janvier 2015 lors de l’attentat contre le magazine satirique Charlie Hebdo, dont il était un des rédacteurs et actionnaires. Retour sur une personnalité marquante et atypique de la pensée contemporaine, pourfendeur inlassable des impostures de l’économie dominante (mainstream).
Bien que sa notoriété internationale ait été compromise par l’inaccessibilité de ses écrits aux non-francophones, Bernard Maris ne reste pas moins l’un des intellectuels les plus originaux de la France contemporaine. Acteur et penseur de son temps, il s’est attaché, sans relâche, à participer à l’indispensable examen des idées, des institutions, des pratiques et des discours.
Sa production protéiforme se caractérise par le déploiement systématique d’un esprit critique fin, toujours accompagné de propositions fortes. Elle nous laisse en héritage une critique puissante du postulat de neutralité axiologique de l’économiste : la soi-disant « science dure » que l’économie standard dominante prétend être n’était, pour lui, qu’un discours rhétorique masquant des rapports de pouvoir bien réels.
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